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Les Dialonké, appelés aussi Yalunka, sont installés dans une vingtaine de villages de l’arrondissement de Fongolimbi (région de Kédougou), près des frontières guinéennes et maliennes, avec environ 3 500 personnes au Sénégal.
Groupés en classes d’âge (trois tranches : enfants, hommes actifs, anciens), ils pratiquent encore des rites traditionnels aux côtés de l’islam.
Les masques et leurs rôles rituels
Les masques Dialonké interviennent principalement lors de l’initiation des garçons (circoncision) et jouent un rôle de protection, de préparation ou d’accompagnement rituel.
Ces masques, portés par des hommes, sont d’abord « découverts » lors de cérémonies nocturnes. Sortant parfois dans le champ, ils exercent une sorte de surveillance protectrice (souvent liée aux travaux agricoles)
Danse et symbolisme
Les performances se tiennent la plupart du temps la nuit sur la place du village, jusqu’à la tombée avec chants et tam-tams rituels.
Chaque masque a son costume : pagne, tissus, branchages, et arbore des éléments tels que cornes, moustache, barbe, oreilles, c’est le cas de masques comme Nagaras ou Nas
La danse inclut des gestes symboliques (soumission, contorsions, allées‑retours parmi les villageois) : par exemple les femmes s’accroupissent devant le masque en signe de respect.
La période d’initiation marque le passage à l’âge adulte : les garçons quittent le village pour le « bois sacré » et reviennent sous protection des masques
Les sociétés secrètes — confréries où on maîtrise les masques — encadrèrent les initiations, instituent des normes sociales, punit les fautes par la peur, et rétablissent l’ordre au besoin .
Ces danses masquées se manifestent également lors du Festival des minorités ethniques à Bandafassi, Kédougou, où Dialonké, Bassari, Bédik, Koniagui exposent leur culture par des rituels, musiques, artisanats et danses.
Les acteurs Dialonké présentent leurs masques, expliquent leur signification et témoignent de la volonté de « promouvoir une culture » à préserver.
Importance et portée culturelle
Ces danses masquées sont des vecteurs de l'identité collective, de la mémoire, et des valeurs sociales : respect des anciens, contrôle moral, cohésion villageoise, rites de passage, lien avec les ancêtres et la nature.
Malgré une islamisation progressive, les Dialonké conservent ces rituels ancestraux, soulignant la richesse d'un patrimoine immatériel unique au Sénégal oriental.
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