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Doudou N’Diaye Rose, né Mamadou N’Diaye le 28 juillet 1930 dans le quartier de la Médina à Dakar, est décédé le 19 août 2015. Dès son plus jeune âge, il démontre un talent exceptionnel pour les percussions, influencé par son initiation dès l’âge de 7 ans auprès du légendaire El Hadj Mada Seck
Il devient rapidement une figure incontournable du sabar, ce tambour wolof ancestral extrêmement expressif et rythmé.
Encouragé par Joséphine Baker en 1959, qui aurait prédit qu’il deviendrait “un grand batteur” et soutenu par Léopold Sédar Senghor, Doudou N’Diaye Rose devient chef-tambour des Ballets Nationaux en 1960. Il donne un concert exceptionnel avec 110 tambourinaires le jour de l’indépendance du Sénégal
Surnommé le « mathématicien des rythmes », il exporte le sabar aux quatre coins du monde. En 1986, ses performances au Nancy Jazz Pulsations et la montée en France de son orchestre de 50 batteurs révèlent au public européen son art puissant. Son défilé marquant sur les Champs‑Élysées lors du bicentenaire de la Révolution française en 1989, tambour en main, symbolise une reconnaissance internationale de sa stature.
Son influence dépasse les frontières du folklore : il collabore avec des géants comme Miles Davis, les Rolling Stones, Peter Gabriel, Dizzy Gillespie et d’autres, affirmant le sabar dans des genres aussi variés que le jazz, le rock et la musique symphonique.
Artisan d’une formidable modernisation, il crée plus de 500 nouveaux rythmes et introduit des tambours inédits (saourouba, gorom babass…). Pionnier en matière d’égalité, il fonde Les Rosettes, le premier ensemble féminin à jouer du tambour au Sénégal.
Il enseigne à l’Institut National des Arts de Dakar, enseignant la rythmique, et transmet son art à ses enfants, petits-enfants et élèves, assurant la pérennité du sabar.
En 2006, l’UNESCO le déclare Trésor humain vivant, honorant la richesse immatérielle qu’il a su préserver et partager. Sa trajectoire artistique l’a conduit à jouer un rôle fondamental dans la promotion et l’évolution de la culture sénégalaise.
Conclusion :
Doudou N’Diaye Rose a été bien plus qu’un simple percussionniste : c’était un visionnaire et un bâtisseur. Il a transformé le sabar, ce tambour traditionnel, en un langage universel, rapprochant les peuples et les cultures. Son héritage, incarné par sa famille et ses disciples, continue de résonner dans chaque battement de tambour au Sénégal et au-delà.
Source RFI
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